Le journal (extrait)

Celui qui, vivant, ne vient pas à bout de la vie, a besoin d’une main pour écarter un peu le désespoir qui lui cause son destin – il n’y arrive que très imparfaitement -, mais de l’autre main, il peut écrire ce qu’il voit sous les décombres, car il voit autrement et plus de choses que les autres, n’est-il pas mort de son vivant, n’est-il pas l’authentique survivant ? Ce qui suppose toutefois qu’il n’ait pas besoin de ses deux mains et de plus de choses qu’il n’en possède pour lutter contre le désespoir.

Kafka

Repose-toi du son dans le silence,

Et, du silence, daigne revenir au son.

Seul si tu peux, si tu sais être seul,

Déverse-toi parfois jusqu’à la foule.

Garde-toi bien d’être un asile.

Ne crois pas à la vertu d’une vertu durable :

Romps-la de quelque forte épice qui brûle et

Mord et donne un goût même à la fadeur.

Ainsi, sans arrêt ni faux pas, sans licol et sans étable,

Sans mérites ni peines,

Tu parviendras non point, ami, au marais des joies immortelles.

Mais aux remous plein d’ivresse du grand fleuve Diversité.

Victor Segalen

L’'enfant n’'est pas un ange

Ce n’'est pas un démon

Il se cogne aux étoiles

Sans se blesser le front

Roi des eaux sidérales

Il s'’invente un royaume

Un royaume à cheval

Entre l'’aurore et l’'aube

Chaque jour son regard

Recommence le monde.

Charles Le Quintrec

Si ta vie aujourd’'hui te paraît confuse,

Si tes sentiments sont diffus,

Si tu ne sais où donner de la tête,

Si tout a l’'air d’'aller trop vite,

Poses toi un instant, penses à ceux qui t’'entourent,

A ceux qui t’'aiment,

A ceux qui t’'aident,

A ceux qui te veulent du bien,

A toi …

Si l’'air que tu respires ne te suffit pas,

Si tu as des envies d’'ailleurs,

Si tu as des regrets,

Si tu hésites,

Poses toi un instant, relativises ce que tu es,

Ce que tu as déjà,

Ce que tu as à perdre et à gagner,

Ce qui a de l’importance et de la valeur,

Ce que tu crois …

Si tu doutes pour demain,

Si tu doutes d'’hier,

Si tu souffres dedans,

Si tu as mal dehors,

Poses toi un instant, regarde autour de toi,

Regarde en toi et fais en sorte de ne pas douter d’'aujourd'’hui,

Regarde et vois l'’homme que tu es,

Regarde droit devant,

Regarde toi …

Si tu ne reçoit pas,

Si tu ne donnes pas,

Si l’'échange t'’es difficile,

Si dire t'’es douloureux,

Poses toi un instant, et écoute avec ton cœoeur,

Ecoute de tout ton être,

Ecoute tes possibles,

Ecoute ta petite voix,

Ecoute toi …

Si l’'amour te fais peur,

N’'oublies pas qu'’il est là au détour d’'un regard,

Dans un bonjour le matin telle une perle de rosée,

Dans une présence patiente qui accompagne,

Dans l’'écoute, au delà des mots,

Qu'’il est dans l’'acceptation de l’'autre et de son quotidien,

Poses toi un instant et ne pense à rien,

Laisses toi bercer, porter dans la tendresse,

Laisses toi aimer, laisses toi aller,

Le temps est ton allié …

Ton « ici et maintenant » …

Sofie

Une page blanche,

Une « oreille » patiente et muette, qui écoute ce que j’'écris … tout ce que je crie,

Une amie fidèle ? Un dépotoir de mes humeurs ? Un témoin de mes bonheurs ?

Une page blanche,

Confidente attentive, jamais lasse, jamais remplie,

Paradoxe … je voudrai parfois qu'’elle me trahisse !

Une page blanche,

Où je voudrais parler de toi, encore et encore,

Les mots se meurent entre elle et moi … de moi à elle …

Sofie