La joute des mots
se joue de mes maux.
Les mots écrits sont maudits,
je démolis ces mots dits.

Car, qu'’importe l’'infortune,
je porte un trésor
croisé sous un costume.
N’'est posthume que mon corps.

Les verbes sont rares
qui servent bien le vers
et qui bercent le regard
de belles perles de mer.

La vie, par des rimes,
rythme la poésie.
Mais ne touche les cimes
que l’'envie de pause ici.

Alors j’'accroche la veste
sur le mur du silence.
Sans reproche du geste
si sûr de cette jouissance.

Comprenez bien ces mots
détenus dans cette prison :
la plume est un barreau,
la clef est " vivons ! "

Philistin Panger

Tu les comptes, ces heures ?
Moi, je les connais par cœoeur.
Puis je les oublie.
Trop nombreuses, elles m’'ennuient

Tu les entends, ces secondes ?
Je les écoute ces ondes.
Puis elles disparaissent, perdues
dans un bruit sourd continu.

Tu les sens, ces années ?
Moi, je les ai déjà oubliées.
Puis elles reviennent d'’un coup
et dans mon coeœur font des trous.

Tu les vois, ces minutes ?
Je les accompagne dans leur chute
Puis à nouveau, elles recommencent
Moi, je reste en bas et je pense :

Le temps entre mes doigts s'’amuse.
Toujours masqué, souvent il abuse.
Se jouant de mon âme pour son bon usage
il est le plus fort et c'’est bien de son âge.

::: Philistin Panger :::

« Longtemps j’'ai cru qu'’il suffisait d’'aimer … pour l’'être en retour.

Longtemps j’'ai souffert. Souffert de la méprise, souffert de cette attente fébrile que personne ne venait apaiser.

Pour moi, aimer et être aimé allaient ensemble, indissociables, inconcevables l’'un sans l’'autre ; séparés, ils devenaient source d’'angoisse, de fuite.

Et la vie s’'est chargée de m’'éduquer !

Aimer, c’'est oser s'’abandonner sans peser.

C’'est offrir à l’'autre le souffle qui lui manque pour avancer sur les chemins du monde.

C’'est le couronner pour qu'’il aille vers le meilleur de lui même, aimer c'’est ne plus avoir peur.

Etre aimée, c'’est n'’être jamais mendiante d'’un mot d’'amour, d’'un geste tendre, d’'un regard attentif et lumineux.

C'’est être attendue, accueillie, espérée, sans jamais être enfermée. »

Sofie

L’'enfant n’'est pas un ange

Ce n’'est pas un démon

Il se cogne aux étoiles

Sans se blesser le front

Roi des eaux sidérales

Il s'’invente un royaume

Un royaume à cheval

Entre l'’aurore et l’'aube

Chaque jour son regard

Recommence le monde.

Charles Le Quintrec

"L'’amour est ce qui fait de l’'autre un véritable autre,

un ailleurs qui exclut toute relation de pouvoir parce qu’'un ailleurs maîtrisé n’'en est plus un,

un ailleurs qui exclut toute limite parce qu’'un ailleurs limité n’'est qu'’un ici,

et qui exclut aussi toute peur car la peur inhibe l'’amour.

L'’amour est une force qui nous fait porter à bout de bras toutes nos faiblesses, et que l’on dépose aux pieds de l’'être aimé comme une offrande à la gloire des émotions inconnues,

des sentiments à venir…"